A partir des années 1980,le thème de l’immigration devient le sujet principal des campagnes électorales, qu’elles soient présidentielles ,législatives municipales ou cantonales. L’immigration est ainsi affichée comme le thème central des débats politiques entre les partis qui se lancent dans une surenchère de programmes et de propositions tantôt répressifs, tantôt ouverts à l’intégration.
Jean Marie Lepen, président du front national en a fait son sujet favori et se place comme le seul défenseur de l’intérêt des français , victimes de l’invasion migratoire, en exacerbant le sentiment nationaliste. Il invente le principe de « La Préférence Nationale », arguant du fait que les français souffrants du chômage , le doivent aux travailleurs étrangers et promet une politique répressive à l’égard des immigrés.
« La chimère du retour au pays ».
La crise économique , la dissension des rapports avec la famille , le pays, les projets de retour qui n’ont pu être réalisés, la faiblesse des ressources , et le vieillissement se sont conjugués pour fixer définitivement la plupart de ces travailleurs sur le sol français et spécialement dans les foyers de travailleurs migrants , et les résidences sociales par dérogation, qui restent les seuls lieux d’habitation a la portée de leurs finances. la majorité gardent, au prix de grands sacrifices, la charge des enfants et de la famille restée au pays.\
le bénéficiaire du R.S.A « Revenu de Solidarité Active » , le chômeur en fin de droits, le pré-retraité, le retraité ou le pensionné, envoient une partie de leurs indemnités pour financer les études d’un enfant, ou soutenir le niveau de vie de la famille. Cet effort est le seul lien qui leur reste pour garder un semblant d’autorité sur les enfants et maintenir leur rôle de chef de famille même à distance. Si en apparence , les travailleurs immigrés peuvent prétendre à tous les droits , les faits demeurent loin de refléter cette réalité, et le vie dans les foyers se justifie par ce sacrifice et ce devoir que certain considèrent comme sacré, puisqu’il est la raison première de leur départ du pays.
Attitude des pays d’origine:
Pour les États des pays d’origine, les émigrés qui représentent un capital humain dont ils se séparent faute d’emplois, sont considérés comme source d’apport de devises et de développement de leurs économies, et n’ont jamais fait l’objet d’un projet social, visant a faciliter leur retour et leur réinsertion dans le pays. Par contre ils ont tout fait pour garder avec les émigrés le lien d’allégeance.
En l’occurrence l’installation durable des travailleurs immigrés , surtout maghrébins, n’était pas envisageable, elle passait au second plan par rapport a une politique d’immigration dont le seul souci était de maintenir les immigrés dans une logique de retour au pays d’origine.
au cours des cinquante dernières années, les différents gouvernements au lieu de favoriser un traitement social des conditions de vie des immigrés, ont choisi de s’orienter vers une politique de convention avec les les États des pays d’origine.
Ces derniers utilisent l’État Français comme simple intermédiaire, pour l’emploi d’une main d’œuvre dont ils peuvent se départir, pour créer eux aussi une détente sociale et économique. Ils cherchent a contrôler cette émigration et lui imposer le maintien d’une relation d’allégeance tout en bénéficiant des transferts financiers pour le développement de leurs économies. ils n’ont jamais manifesté le souhait de voir cette main d’œuvre retourner définitivement au pays de crainte de perdre le contrôle d’une source d’économie vitale. Ils n’ont jamais eu de projet social pour les émigrés qui représentent pourtant un capital humain dont ils ne savent quoi faire. « Mieux que le phosphate ou le gaz au prix aléatoire, l’émigration semble jouer par cette entrée de devises un rôle dans l’économie du pays. Son arrêt immédiat, une supposition et simple hypothèse, serait uine catastrophe . En tout cas rien n’est fait, ne serait ce que sur le papier, rien n’est pensé dans le sens d’un éventuel retour de l’émigré. » « Tahar ben Jelloun , l’hospitalité à la Française ». Malgré ce constat et pour des raisons économiques, les pays œuvrent toujours pour le maintien du lien de l’émigré avec son pays par des incitations douanières et fiscales. Par exemple l’Algérie a même inscrit dans « sa loi fondamentale que le retour des émigrés était un des objectifs majeurs de la révolution socialiste, tout en précisant que de leur côté, les émigrés devaient faire de leur retour dans le pays une de leur aspiration fondamentale « Patrick Weil la France et ses étrangers l’aventure d’une politique de l’immigration de 1938 à nos jours , Paris Calmann Levy 1991, p-90 ». le retour dont l’immigré devra faire son faire son aspiration fondamentale, n’est matérialisé aujourd’hui que par un mouvement d’aller et retours entre la France et le pays d’origine, et non par une volonté de réinstallation.
Abdelmalek Sayad, dans son livre « La double absence, ou de l’illusion de l’émigré, aux souffrances de l’immigré », précisait que les pays européens et en particulier la France, ont eu recours à l’immigration pour des raisons de rapport « Coût/Profit » et il explique avec beaucoup de justesse la double absence dont les immigrés souffrent. Une absence du pays loin de la famille dans un exil sacrificiel, et une absence au regard du pays d’accueil qui les traite comme une simple force de travail.Ce constat démontre ce que le président Pompidou premier ministre , dans son temps disait à propos du recours à la main d’œuvre étrangère, et comment il le justifiait aux yeux de la société » l’immigration est un moyen de créer une certaine détente sur le marché du travail et de résister à la pression sociale « Gorges Pompidou premier ministre le 03 septembre 1963 », à propos de l’accueil de la main d’œuvre étrangère et le besoin pressent de l’économie et du patronat qui manquait cruellement de main d’œuvre pour faire tourner la roue de la production et de l’industrie. L’immigration est un apport de main d’œuvre jeune, vaillante, robuste et obéissante, moins qualifiée et peu chére. tels étaient les objectifs qui conditionnaient le recours à l’immigration. elle ne demandait qu’être employée et gagner de l’argent pour faire vivre les membres de la famille restés aux pays.
Les conditions de logement commencent a être organisées au fur et à mesure de l’accroissement du besoin d’accueil des mains d’œuvre étrangères et du développement des bidons villes a la périphérie de la région parisienne( Nanterre, Champigny, Nogent sur Marne et autres villes de la petite couronne parisienne.)\
le gouvernement de l’époque, le dernier de la quatrième république, charge le ministre de travail, « Eugène Claudius Petit Né le 22 mai 1907 à Angers et décédé le 24 octobre 1989 à Paris. Il participa à de nombreux gouvernements de la IVème République « , de créer une entreprise d’économie mixte pour répondre a trois objectifs.
Participer à l’aménagement du territoire
Éradiquer les bidons villes
Organiser et prendre en charge le logement des travailleurs migrants vivant en célibataires
(à suivre)