Les membres de la diaspora Tunisienne installés à l’étranger ont été consternés par la hausse des droits de chancellerie dont ils doivent s’acquitter pour les prestations consulaires, qu’ils jugent, exorbitantes et prohibitives. Alors qu’une crise sanitaire historique a réduit à leur plus simple expression les revenus dont ils jouissaient jusqu’à lors. De surcroit, pour une grande partie, quand ils n’ont pas perdu leurs emplois, ils se trouvent dans une grande difficulté, voire l’impossibilité d’équilibrer leurs ressources financières. Ils se sentent atteints par une décision qui ne serait autrement que le signe manifeste d’une absence de concertation et l’expression d’un manque d’intérêt pour les ressortissants Tunisiens installés à l’étranger.
Il est inutile de rappeler aux différents membres du gouvernement, que les Tunisiens résidents à l’étranger sont un acteur économique incontournable et représentent une source de devise non négligeable pour l’économie du pays (4.5 à 5% du PIB). Surtout dans les circonstances où la survenance du Covid-19 provoque une crise profonde du tourisme et une baisse importante des devises dans la balance économique. Ce pourquoi l’incitation au retour des tunisiens de l’étranger doit devenir une stratégie d’Etat pour atténuer les effets de la crise du tourisme mondial et ses conséquences négatives qui pèsent très lourdement dans la balance commerciale.
Ces nouveaux droits de chancelleries, risquent de rendre le retour de plusieurs familles, pendant les vacances difficiles pour une bonne période. Pour les plus aisés la question ne se pose pas, ils orientent leurs vacances vers des pays plus accueillants, où les services sont de meilleure qualité
D’autant plus que nous, en tant qu’acteur de la société civile, nos actions en collaboration avec les autres acteurs associatifs, sommes au quotidien sur le terrain au service de la communauté, constatons un détachement ostensible et en progression constante de la deuxième et troisième génération des tunisiens résidants à l’étranger avec « le pays des parents », que nous n’avons pas manqué de signaler depuis plusieurs années. Si aucune stratégie pertinente n’est élaborée pour rétablir la relation de confiance, qui est très abimée, cela aurait des conséquences à moyen terme en investissement et en rentrées de devises.
Nous pensons, et a juste titre, que les nouveaux droits, instaurés de manière unilatérale et irréfléchie, ne peuvent que détériorer davantage la relation de confiance, déjà très abimée, entre les membres de la diaspora et l’administration Tunisienne ?
Nous craignons un effet de boomerang de ces décisions hâtives, et le renforcement du repli de la destination Tunisie qui commence a se renforcer à l’intérieur même de la communauté.
Quoi qu’il en soit, les Tunisiens Installés à l’étranger regrettent de telles mesures unilatérales qui leur montrent encore une fois que l’État Tunisien n’accorde d’intérêt qu’à leur porte-monnaie.
Avec une politique plus respectueuse a leur égard, les Tunisiens de l’étranger, qui refusent d’être que des pourvoyeurs de devises, seraient de vrais piliers pour le développement de la Tunisie dans cette conjoncture qui ne présage pas d’un avenir radieux pour les investissements en Tunisie.
La dernière visite du président de la république en France et sa rencontre avec certains membres de la diaspora tunisienne, a laissé un goût très amer. Aucun intérêt aux problématiques que rencontrent les TRE. Aucune connaissance de l’environnement socio-économique et aucun échange concret. Ajouter à cela la très mauvaise organisation de la rencontre par les services de l’ambassade. Tous ces signes ont confirmé aux yeux des TRE, la déliquescence de l’Etat de droit.
Dans l’attente d’un regain d’intérêt et d’un engagement croissant de la part des autorités, les TRE resteront vigilants à ce qui se trame en Tunisie et le moment venu, ils prendront leurs responsabilités pour apporter leur contribution en tant que citoyens attachés à leur pays d’origine