Je vais certainement enfoncer des portes ouvertes, mais je le fais quand même..
Depuis des années, pour ne pas dire des décennies, que la diaspora tunisienne se cherche un ancrage social, culturel, politique ou identitaire affirmé et reconnu.
Toutes les études socio-anthropologiques, ou socio-ethniques, ont montré que la quête d’altérité, n’est pas une altération de l’intégrité de l’individu, mais une recherche de reconnaissance pour fonder une communauté de destin et établir les passerelles et affirmer l’interaction au sein de la société.
Aujourd’hui, si nous nous arrêtons un moment pour un regard rétrospectif sur nos parcours de vie, ou ce que l’on peut appeler nos trajectoires migratoires, l’on s’aperçoit qu’au niveau personnel, des réussites éclatantes et éblouissantes ont été réalisées. Par contre sur le plan collectif, cette réussite se fait attendre. Au lieu d’être le moteur, ou la locomotive qui tire le convoi, la réussite individuelle, est devenue une ligne de démarcation entre les différents groupes de notre communauté et nous a fait manquer le train de la citoyenneté de part et d’autre. Elle nous a rendu invisible et inaudible des deux côtés de la barrière.
Que faire , alors que les contraintes et les exigences de la societé mondialisée se font de plus en plus pressantes ?. Comme on dit , nécessité fait loi. Nous devons aujourd’hui sortir de notre réserve et assumer collectivement nos responsabilités vis-à-vis de nous mêmes, de nos enfants , dont l’avenir est plus envisageable dans leurs pays de naissance, que dans le pays d’origine de leurs parents, voire de leurs grands parents ou même arrières grands-parents. Vis a vis aussi de notre communauté qui n’a de cesse de chercher ses points de repères socioculturels, de notre pays d’origine qui se livre depuis une dizaine d’années à une bataille de survie.
Pour rendre la requête plus intelligible, posons nous quelques questions, dont les réponses nous éclaireront sur ce qui reste à faire.
- Avons nous le droit de continuer a nous murer dans le silence, alors que l’on ne cessede nous caillasser depuis des lustres?
- b- N’avons n ous pas le devoir de nous rendre plus lucides et plus engagés dans une citoyenneté plus assumée dans nos pays de résidence?
- Quelle place, allons nous aider nos enfants, à occuper dans leurs pays de naissance ?
- Allons nous persister à espérer un avenir hypothétique dans notre pays d’origine, ou décider enfin d’ouvrir les yeux et regarder vers l’avenir dans nos pays de résidence en tant que citoyens responsables ?.
- Comment allons nous aider nos enfants et les jeunes nés dans les pays de résidence à assumer leur double appartenance, et en faire une force plutôt qu’une faiblesse ?.
- Quel travail pouvons nous engager avec les autorités du pays d’origine pour créer les passerelles pour une contribution efficiente au changement et au développement du pays ?.
Les prochaines échéances électorales vont mettre en opposition une société qui défend la multi culturalité et les besoins de l’interaction des communautés et une société identitaire qui milite pour une assignation des communautés à leurs identités d’origine et développer la peur de la dissolution de ces identités et la disparition de l’identité originelle du pays d’accueil.
Ne laissons pas l’occasion nous filer encore entre les doigts, soyons vigilants et mettons nous en ordre de marche afin d’avoir la capacité d’inverser le rapport des forces, et rendons nous audibles et visibles. L’avenir nous appartient et celui de nos enfants est entre nos mains.