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Les mots pour désigner les maux

                           

Depuis l’origine de l’humanité, ou tout au moins depuis que l’homme a acquis la possibilité de s’exprimer dans un langage intelligible, ou les mots commencèrent à avoir du sens, des penseurs , des philosophes , des écrivains  ou des hommes politiques de renom, qui ont marqué l’histoire par leur courage , leur lucidité et leur manière de mettre des mots sur les maux qu’ils observaient.

Ils ont laissé un héritage de mots que les générations suivantes  de penseurs, de philosophes , ou d’écrivains ont essayé d’enrichir pour les rendre plus accessibles, en mettant sur ces pensées leurs mots et leur manière de voir pour commenter les maux des générations précédentes. Ils ont mis en lumière, du moins ce qu’ils pensent, l’origine ds maux de leurs ancêtres. Ils ont evoqué la pensée de leurs aïeux, sans avoir l’appréhension de provoquer des cataclysmes qui secouent les sociétés et les poussent à se poser en réceptacles de leurs idées. Ils ont invoqué les oracles pour panser les blessures du passé, les brulures de l’histoire, les oublis de l’humanité. Ils ont voulu étancher leur soif de connaissance, mais ils ont crée un climat de concupiscence qui est l’expression du desir qui porte tout homme à désirer les plaisirs, aussi éphémères ou surnaturels soient-ils.

Les mots quelque soit la forme qui leur donne naissance, marquent et laissent une empreinte, l’expression tres usité dans ce sens est « Il est marqué au fer rouge ! », désigne celui ou celle  qui reçoit une salve  de mots dont il ou elle ne peut conjurer le sens  et sont subis de plein fouet. L’impact du fouet des mots laisse des zébrures sur l’âme  dont la douleur se rappelle au bon souvenir de l’être chaque fois qu’elle perçoit, même de loin, l’écho de ces mots. Les mots, sont comme des balles de revolver une fois lancés, ils blessent les corps et les cœurs, ils deviennent les maitres de leurs auteurs et leur imposent une servitude douce peut être , mais permanente. Ils ne peuvent plus les reprendre et doivent se faire une raison de leur servitude. La résistance a l’effet des mots est inutile, voire même impossible, si elle ne repose pas sur des mots qui structurent la pensée. La mise en parole des mots est un travail d’orfèvre qui passe son temps à polir ses joyaux , les ciseler pour leur donner la forme qui sied à leur beauté. La mise en parole des mots est une parure ou chaque bijoux est à sa place pour participer à faire admirer l’éclat de cette parure  et la luminosité de la beauté qu’elle dégage. Quand un écrivain assemble des mots dans une composition, c’est pour mettre en valeur sa pensée et habiller subtilement les idées de mots choisis pour éclairer les sens qu’elles tendent à exprimer.

La tristesse, la mélancolie, la joie ou le bonheur sont des mots que l’on met sur les turpitudes ou l’extase de l’âme pour lui donner le temps d’exprimer ce qu’elle ressent. Le deuil aussi a son lot d’habits noirs rangés dans le dictionnaire des mots que l’on fait porter aux sentiments  qui submergent l’esprit et le corps à la perte d’un être cher. Le noir, selon les dictionnaires des mots, sied si bien au vide laissé par l’être cher qui a rejoint l’autre monde que l’on dit éternel. Ce vide abyssal que les vivants tentent de combler par un travail mémoriel,  faire vivre le souvenir de ceux que l’on aime pour masque la détresse, la solitude ou le désarroi, est un cataplasme que l’on applique sur les cicatrices de l’âme.

D’autres mots sont cachés derrières des atours luxueux et bien cousus mais renferment un filet invisible de venin mortel qui coule dans les fibres. Dés que l’on commence à effilocher le tissus, pour en découvrir le sens et la subtilité cachée, si bien que beaucoup considèrent cela comme des métaphores et félicitent les auteurs pour leur capacité  à dire les choses sans les nommer.

Les mots sont des braises incandescentes que l’on jette au visage d’autrui, sans prendre garde du mal, faire sentir les morsures des braises que l’on a mis du  temps à raviver, laisse entendre le poids de la haine, ou les ravages de la douleur que l’on ressent. Les braises s’eteignent, mais leurs morsures persistent et l’âme en reste endolorie à jamais.

L’expression «  il n’a pas dit un traitre mot sur ce qu’il pense réellement » révèle une expression de depit des personnes qui éprouvent de la déception à percer le secret des mots pour atteindre la pensée de l’autre. Alors ils recourent a un vocable  dont le sens n’a rien d’honorable puisqu’il exprime la trahison, la félonie ou autre bassesse qui souligne l’absence de volonté de l’auteur a révéler le fond  d’une pensée, dont il s’évertue à rendre la signification inaccessible par une  gymnastique langagière, et dont les autres s’échinent à débusquer par des mots détournés.

Il y à aussi des mots que l’on appelle valise, ils servent souvent de sacs  ou de valises , ou l’on ange des bagages qui, dans la plupart des cas , n’ont de valeur que pour ceux et celles qui les prononcent, dans l’intention de mieux cacher ce qu’ils pensent. Ils, comme on dit meublent la conversation par ces mots dont la vacuité du sens n’exprime rien d’autre qu’une futilité navrante. D’ailleurs ne dit on pas « mot valise » ou l’on range des vocables vides de sens  pour ne rien dévoiler de la vérité que l’on veut cacher. On les porte comme on se vêtit d’habits usés afin de feindre une pauvreté truquée.

Les mots sont des êtres fragiles et faibles, ils ne supportent pas la torture, dés qu’on les maltraite, on leur fait avouer ce que l’on veut. C’est le danger des mots quand ils tombent entre les mains , ou dans la bouche de ceux ou celles qui en maitrisent  tous les ressorts. Ils ne soignent plus, ils provoquent des maux.

MBA

Expert en PP & PS

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