La prochaine rentrée parlementaire tunisienne risque d’être mouvementée.
On constate sur la place politique des mouvements de rapprochement, de fusion, pu d’alliance de Partis m. Certains essaient par des tentatives de dernière chance de sauver les meubles en fusionnant avec d’autres partis, après avoir constaté leur faiblesse numérique dans l’enceinte du parlement et leur manque de visibilité politique exemple « le Badil » de Mehdi Jomaa qui fusionne avec le partis de Qalb Tounes de Nabil Karoui.
Le parti « le Tayar démocratique » est en négociation avec le mouvement populaire, et « le Mostqbil », le parti « El Karama » lui a choisi comme toujours de s’allier avec la maison mère, de Montplaisir dont il a toujours été le satellite placé en orbite pour capter les lecteurs qui se sont défaits du parti « Ennahdha » mais qui gardent des attaches idéologiques avec sa vision du pouvoir.
Le plus cocasse dans ces mouvements de rapprochement, celui de « Qalb Tounes , El Karama et Ennahdha », qui a eux seuls obtiennent 108 sièges, voir même 120 députés, si cette triumvirat qui œuvre sans relâche au rapprochement arrive à s’allier avec la formation politique « d’Echa3b » qui compte plus d’une dizaine de membres. Cette stratégie de rapprochement des extrêmes vise à préparer le terrain politique aux différentes formations qui la constituent a peser sur la vie parlementaire d’un côté et sur la marche du gouvernement d’un autre côté. Leur objectif est de modeler le paysage parlementaire pour un jour avoir le poids de peser sur le remaniement ministériel négocié avec Le chef du gouvernement « Hichem EL Mechichi », et lors du vote de confiance, et prévu en début 2021.
Quand on voit la docilité avec laquelle le parti « Qalb Tounes » vis-à-vis du parti islamiste on comprend a quel point le président du parlement et du parti Ennahdha il tient les rênes de la vie parlementaire en Tunisie.
Il n’avait de cesse d’œuvrer pour brouiller les pistes et avoir toujours et en dernier lieu son mot a dire, sans qu’il ait besoin de se déclarer publiquement. Sa rouerie politique et son sens de l’opportunisme feraient pâlir de jalousie Machiavel.
La guerre avec le palais de Carthage na tardera pas à se faire jour, et l’occupant du palais idoine doit préparer ses équipes à une riposte aux attaques en règles qui pourraient lui être fatales. Sa tentative de court-circuiter « Hichem El Mechichi« , en cours de rote pour maintenir l’ex chef du gouvernement au pouvoir, contre la promesse de ne pas dissoudre le parlement a éveillé des craintes enfouies dans le subconscient de ses adversaires. Ils ont a leur tour sorti du bois avec un soutien au chef du gouvernement, pour contre carrer les velléité du président et lui montrer qu’ils ont leur mot à dire , et qu’il faut compter avec eux. Son projet de reformer la constitution et le code électorale risquerait d’être confisqué par le président du parlement qui en tirerait tout le bénéfice politique et redonnerait à son parti son lustre de 2011.
En tous cas , vu la météo politique en Tunisie , la rentrée parlementaire va être d’une température au dessus de la moyenne saisonnière. La bataille contre la corruption que le président de la république veut engager , et la mise au pas des hommes d’affaire qui ont bénéficié de prêts bancaires a des conditions avantageuses fait grincer les dents de la nouvelle coalition politique entre Qalb Tounes , EL Karama et Ennahdha , qui ont fagocité le nouveau chef du gouvernement, a qui ils feront payer très cher leur soutien et leur confiance.
Mbarek AOUADI
Expert en politiques publiques et politiques sociales