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Le COVID-19 et ses ravages

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Nous nous rappelons tous, le foin que la décision du gouvernement Tunisien , à la sortie du confinement, de mettre les Tunisiens Installés à L’Etranger qui prévoyaient de rentrer  au pays pendant les vacances , en confinement obligatoire pendant une semaine à l’hôtel et à leur frais avec les Tests PCR, plus une semaine de confinement obligatoire chez la famille , le foin que cela a provoqué à l’époque chez des Tunisiens installés à l’étranger, qui a leur tour et en réaction aux décisions du gouvernement, exprimaient leur refus du confinement obligatoire de 14 jours , et aussi de prendre à leur charges les frais d’hôtel, et les test de dépistage .

Cette décision tombait concomitamment avec la décision du ministre des finances d’augmenter de manière unilatérale les frais des services de chancellerie dédiés aux Tunisiens Installés à l’Etranger. Tous ces éléments  ont déclenché une campagne de « je ne vais pas rentrer au pays ». C’était une réaction épidermique, genre réponse du berger à la bergère , ou comme on dit aujourd’hui du Tac O tac. Les Tunisiens de l’intérieur qui a l’époque souffraient du confinement et de ses conséquences sur l’économie, l’ont très mal pris et à leur tour ont engagé une campagne de dénigrement à l’égard des Tunisiens Installés à l’Etranger, en leur faisant croire que la Tunisie n’a plus besoin d’eux et qu’ils s’en sortiront seuls comme des grands sans l’aide de ces tunisiens qui dénigrent leurs pays d’origine. Les réseaux sociaux, sur lesquels nous voyions défiler les photos et les vidéos, des uns et des autres, ont accentué les campagnes de part et d’autre. Ils ont participé à creuser d’avantage le fossé de méfiance et de distanciation socio culturelle entre les deux parties, à tel point qu’un sentiment étrange m’a étreint et duquel je ne peux me défaire «  suis-je devenu un élément de menace sur la santé de mes proches restés en Tunisie, suis-je devenu un élément incubateur de contagion ? , dois je prévoir de rentrer quelques jours, ou dois je attendre que les choses se calment et que les esprits retrouvent un semblant de sérénité ? »

Toutes ces interrogations ne trouvent pas encore de réponse, ou du moins ne m’apportent pas la distance dont j’a besoin pour y voir clair, et séparer le bon grain de l’ivraie.

En essayant de trouver une explication logique à ces questionnement, je suis régulièrement les événements  dans le monde en général et en Tunisie en particulier à travers la presse et les medias. Je constate que le virus du COVID 19 fait une résurgence fulgurante et de façon inquiétante. Le nombre de personnes atteintes augmente d’une semaine à l’autre, selon les medias qui ne cessent de nous distiller des informations qui finissent par devenir anxiogènes. Le port du masque qui devient de plus en plus obligatoire, la distance sociale, les gestes barrières, et l’utilisation de tous les moyens de prévention, sont les éléments de ce que certains finissent par qualifier de dictature sanitaire. Elles poussent le principe de précaution à son paroxysme. Le pire c’est que le nombre de personnes atteintes du virus, diffère d’une source à l’autre, de quoi jeter le trouble dans les esprits de ceux et celles qui essaient d’y trouver une explication rassurante.

Par contre en Tunisie la presse nous arrose des chiffres et des cas constatés dans les régions.

En mettant l’accent sur la manque de respect des moyens de préventions des citoyens , surtout dans les cérémonies des mariages, qui sont souvent et généralement l’occasion de rassemblement de nombreuses personnes et sujettes à une absence totale de précaution, eu égard à l’émotion affective que ces cérémonies procurent aux gens , qui dans la plupart des cas se voient rarement et profitent de ces occasions pour renouer avec des proches et des amis venus de loin, et parfois même de l’étranger.

Certains disent que durant la crise de mars à juin , le nombre des victimes a été sous-estimé, et que

la réalité se fait cruellement constater. D’autres avancent la trop grande promiscuité des personnes qui ne respectent ni le port du masque, ni la distance sociale. Une troisième source, non officielle,  relayée par les réseaux sociaux qui sont à l’affût, avance l’hypothèse que le retour des tunisiens installés à l’étranger et leur refus de se soumettre au confinement volontaire d’une semaine, participe à la propagation du virus. Qui croire ? Telle est la question qui brule toutes les lèvres.

Qui a tort et qui a raison ?

En tous cas , le nombre de cas qui chaque jour révèle une réalité inquiétante, confirme le constat que nous sommes tous responsables du respect des règles de prévention et des gestes  barrières, et qu’il faut que nous soyons tous conscients des risques que nous faisons courir les uns aux autres de part notre négligence et notre absence de lucidité sur la réalité sanitaire dans laquelle le monde se débat depuis bientôt huit mois et ce n’est pas fini.

Le virus de cette grippe mute dangereusement et fait passer aux scientifiques du monde entier des nuits blanches. Il faut éviter qu’il ne devienne  source de division et de méfiance des uns à l’égard des autres. Nul n’est à l’abri d’en être  victime un jour. Alors soyons vigilants et surtout solidaires.

Mbarek Aouadi

Expert en politiques publiques et politiques sociales.

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