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Le Collectif des Asso TRE

La création du Collectif des Organisations Tunisiennes à l’Etranger « C.O.T.E » a pour objectif d’une part, d’améliorer et de renforcer les relations entre les TRE (1) et leur pays, la Tunisie, et d’une manière particulière, avec les différentes institutions chargées de cette question, et d’autre part, leur place dans les négociations des accords entre leur pays d’origine et leur pays d’accueil. Cette amélioration-renforcement ne peut que rendre plus visible les TRE, pour les sortir du rôle d’assistés au rôle d’acteurs de leur destin en les rendant plus audibles auprès des autorités tunisiennes et étrangères.  Cette nouvelle vision, permettra detisser des partenariats renforcés avec les autorités et les décideurs des pays de résidence à travers un tissu d’acteurs dynamiques, et les encourager à apporter leur participation à la construction d’une société meilleure, renforcer les relations entre la Tunisie et les pays de résidence et les rendre plus fluides et plus constructives.

Dans le détail, la démarche des structures et institutions qui se sont regroupées au sein du Collectif, a pour ambition d’améliorer la relation des TRE avec les administrations tunisiennes et de les sensibiliser à intégrer leurs besoins dans les procédures, et les faire participer à la construction d’outils adaptés pour répondre de manière plus pertinente aux sollicitations. Mutualiser leurs compétences et leurs ressources pour conduire des actions et des projets qui vont dans le sens de consolider la relation entre les pays de résidence et le pays d’origine. EIles souhaitent engager une réflexion sur les politiques publiques dédiées à l’immigration en Tunisie, et participer activement à l’amélioration des conditions de vie des TRE dans les pays de résidence. Elles souhaitent traduire dans les faits l’harmonisation des dispositifs d’aide aux initiatives individuelles tout en favorisant la mise en place d’une politique publique tunisienne qui prend en compte le rôle des TRE, en tant qu’acteur économique et financier incontournable dans le développement du pays.

Ces structures ont également comme projet de lancer des ateliers de réflexionavec une feuille de route qui regroupeles différents thématiques multisectoriels, de la vie quotidienne des TRE, notamment :

1/ La place des Tunisiens résidants a l’Etranger au sein des pays d’accueil, leur rôle et le degré de leurs participations. Quel rôle doivent-ils jouer ? Celui du citoyen qui a des droits et des devoirs,ce qui nécessite un investissement et une contribution volontaireet visible aux  yeux de tous , ou bien celui de l’immigré éternel, dont le regard continue à se tourner vers son pays d’origine entretenant un illusoireéternel retour, que tous savent  qu’il  ne se réalisera jamais. ?

2/ La Double appartenance identitaire et culturelle (du pays d’origine et du pays de résidence) et le regard que les autorités Tunisiennes et celles des pays de résidence portent sur les descendants de cette immigration Tunisienne globalement tiraillée entre l’envie d’avoir un avenir et une reconnaissance sociale dans le pays de résidence ou de naissance, et l’espoir d’être un jour appelé à jouer un rôle dans son pays d’origineou celui deses parents ou deses grands parents ?

3/ Quel est l’étendue de dimension psychologique des TRE qui leur permet l’affirmation de cettedouble identité qui permet d’en faire unatout et non un handicap ?

4/ Comment conjuguer, tous ensembles, autorités tunisiennes, et structures dédiées, d’une part, et d’autre part, les différentes associations actives, (et pourquoi pas les 66 associations candidates au HCTE), nos efforts de manière collective pour barrer la route a ceux et celles qui enfourchent, aujourd’hui le cheval de la représentativité des TRE, avec pour seule ambition de servir leur agendas et intérêts personnels?

5/ Comment pouvons-nous sortir de cette situation de notre mise à l’écart, depuis des décennies, pour devenir acteur de notre destin, et comment devons-nous nous organiser pour conduire des actions communes de sensibilisation et d’information pour nous investir ensemble dans ce projet collectif. ?

6/ Quand allons-nous voir les autorités tunisiennes prendre en compte le travail colossal que plusieurs associations, (dont certaines de notre collectif), ont fait pour fournir des paniers du Ramadhan et des couffins de l’aïd à des familles nécessiteuses en Tunisie ?en attendant, une colère sourde m’étreint et étouffe en moi un cri d’une colère enfouie au tréfonds de mon être, de voir mes compatriotes d’ici et de là-bas se contenter de la charité et de la bonne volonté des associations Tunisiennes de l’Etranger, au lieu de consacrer leur travail à des projets d’envergure. Ces associations actives passent leur temps et consacrent leurs énergiesa collecter les dons de solidarité pour colmater les brèches d’un société qui se fissure, et jouer le rôle qu’un État défaillant, dont la faillite est annoncée par la presse tunisienne, un état dont différents représentants restent concentrés sur leurs luttes de pouvoir et oublient d’assumer son rôlerégalien pour préserver la dignité de ses citoyens.

Je lance aujourd’hui un appel a toutes les compétences et les bonnes volontés pour nous rejoindre et nous accompagner pour entreprendre tous ensemble, ce travail collectif, titanesque, que nous avons engagé.

Nous avons besoin de toutesles compétences et expertises, dans tous les domaines, Le champs des besoins en termes de compétences est vaste et étendu, nous les préciserons au fur et à mesure de notre réflexion collective. A ce stade, nous préconisons plusieurs, notamment :

  • En sociologie, des sociologues spécialisés dans l’immigration et la double appartenance identitaire, des socio-anthropologues spécialisés dans l’analyse de l’influence de l’ethnocentrisme sur le comportement de l’individu et la formation de son identité, des psycho-sociologues, pour nous aider à comprendre les enjeux et les influences qui traversent les groupes humains et qui sont dans la plupart des cas sources de conflitset de manipulations de toutes sortes.
  • En économie, des économistes et des financiers qui nous éclairent sur les tendances économiques et les orientations de la mondialisation avec les effets et les répercussions qu’elle a sur les économies des pays émergents, des spécialistes et des adeptes de l’économie sociale et solidaire sont les bienvenus, car nous considérons que cette discipline économique et ce mode de gouvernance alternatif a toute sa place dans les projets qui seraient élaborés par notre collectif.

En conclusion, je dirai que ce travail est exigeant et difficile et que ses résultats ne produiront leurs effets qu’à moyen ou long-terme.

Les opportunistes qui jouent solo « roulent pour leur pomme » et non pas dans l’intérêt des TRE à court, moyen et long terme.   Et honnêtement leur place n’est pas parmi nous.

Par contre ceux et celles qui adhérent à cette vision et qui sont prêt(es) à enfourcher ce cheval de bataille, seront les bienvenus.

Mbarec AWADY

Secrétaire Général du C.O.T.E

The creation of the Collective of Tunisian Organizations Abroad « C.T.O.A » aims to improve and strengthen the framework for the participation of TREs, in all matters relating to the relationship between Tunisia and the host countries. Making the participation of the latter visible and the voice of TRE more audible by the authorities of the country and those of the countries of residence has become essential. Build partnerships with the authorities and decision-makers in the countries of residence through a network of dynamic actors, and encourage them to contribute to the construction of a better society, strengthen relations between Tunisia and the countries of residence and make them smoother and more constructive. The approach of the structures and institutions that have come together within the Collective aims to improve the relationship of TREs with Tunisian administrations and make them aware of integrating their needs into the procedures and involve them in the construction of appropriate tools. to respond more appropriately to requests. Pool their skills and resources to carry out actions and projects aimed at consolidating the relationship between the country of residence and the country of origin. They wish to initiate a reflection on public policies dedicated to immigration in Tunisia, and actively participate in improving the living conditions of TRE in the countries of residence. They wish to translate into facts the harmonization of support systems for individual initiatives while promoting the establishment of a Tunisian public policy that takes into account the role of TREs, as an essential economic and financial actor in the development of the country.

These structures also plan to launch workshops to reflect on a roadmap bringing together several themes, the most important of which are:

1 / The role of Tunisians living abroad in the societies of the host countries, role and participation. What status should they assume? That of citizens who have duties and obligations that require an investment and a contribution assumed and displayed in the eyes of the world, or that of eternal immigrants whose gaze continues to turn towards the countries of origin and an ephemeral return that does not will never happen again. ?

2 / The dual identity and cultural affiliation and the view that the Tunisian authorities and those of the countries of residence have on the natives of this Tunisian immigration and some of whom are torn by the desire to have a future and social recognition in the country of birth, and another who hopes to one day be called upon to play a role in the country of origin of parents or grandparents?

3 / What is the influence of ethnocentrism in which our community tends to take refuge in order to assert a regionalist identity and ambitions which, in my humble opinion, constitute a hadicap for a unity and a common ambition?

4 / How to combine our efforts collectively to block the road to those who are now riding the horse of the representativeness of TREs without any legitimacy and without any ambition other than to achieve their personal agendas. ?

5 / How can we get out of our silence and our passive attitude which consists of relying on others to do what we have to do by ourselves, and how should we organize ourselves to lead actions of awareness and information on the importance of investing together in a collective project. ?

6 / Until when are we going to watch Tunisia sink in, the Tunisian reduced to begging and ineluctable misery. When I look at the colossal work that several associations, including some of our collective, have done to provide Ramadhan baskets and Eid baskets to income-less families in Tunisia, a dull anger grips me and stifles me a cry of ‘an anger buried in the depths of my being, to see my compatriots from here and there being satisfied with the charity and the goodwill of Tunisian associations abroad, instead of devoting their work to projects of scale, they spend their time and spend their energy collecting donations to plug the gaps in a society that is crumbling, and play the role that a failing and almost bankrupt state forgot to assume to preserve the dignity of his citizens.

Today I appeal to all the skills and the goodwill to join us and support us in this titanic work that we have undertaken.

We need the skills and expertise of sociologists specializing in immigration and dual identity, of socio-anthropologists specializing in the analysis of the influence of ethnocentrism on individual behavior and for on the behavior of the individual and the formation of his identity, psycho-sociologists to help us understand the issues and influences that cross human groups and which are in most cases a source of conflicts and manipulations of all kinds . We are also looking for economists and financiers who enlighten us on economic trends and the orientations of globalization with the effects and repercussions it has on the economies of emerging countries, specialists and followers of the social and solidarity economy. are welcome, because we consider that this economic discipline and this alternative mode of governance has its place in the projects that would be developed by our collective. The field of needs in terms of skills is vast and extensive, we will see as and when the subjects that will surface.

In conclusion, I will say that this work is demanding and difficult and its results would only be seen in the medium or long term, those who would be looking for immediate results would do it for their expense and honestly their place is not not among us.

On the other hand, those who adhere to this vision and who are ready to ride this battle horse, will be welcome.

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