Ce café débat a été organisé par l’Observatoire Nationale de la Migration à Tunis et le Centre International de développement des politiques Migratoire, bureau de Tunis et dont le siège social est à Genève. L’ICPMD est un organisme membre de l’ONU .
Le café débat avait pour objectif de faire le point sur l’engagement des TRE et des structures associatives qui les représentent dans la promotion de la culture, l’histoire et l’artisanat Tunisiens dans les pays de résidence et aussi leur engagement dans l’aide et l’appui qu’ils apportent au développement économique, la promotion sociale et culturelle en Tunisie.
Ci-dessous mon intervention sur la thématique posée et résumée par les deux questions ci-dessous :
Question 1:
Quelles sont les expériences menées par le collectif en lien avec la mobilisation des TRE ? Quels bilans tirez-vous ?
L’engagement des associations Tunisiennes en France , s’exprime a travers l’organisation de manifestations culturelles, pour promouvoir la culture, l’artisanat et le patrimoine de la Tunisie, a travers son histoire qui est très riche.
Il y’a une thématique qui nous tient a cœur, c’est la défense de l’identité socio culturelle Tunisienne et sa transmission aux jeunes générations qui sont nées dans les pays de résidence , nous estimons que la relation qui nous rattache à la Tunisie est le fil d’Ariane que nous transmettons à ces jeunes génération pour maintenir le lien.
Dans une quinzaine de jours et plus précisément le 25 et 26 juin, l’association « Union pour la Tunisie à Grenoble » est mobilisée pour organiser la 7eme édit etdition du festival culturel de la Tunisie.
Nos associations qu’elles soient au sud au centre à l’est ou à l’ouest de la France, sans oublier la région parisienne ont été auprès des TRE qui ont subi de plein fouet les effets de la pandémie sanitaire. du COVID-19 .
La plupart des actions qui ont été menées soit par le collectifs des TRE face au CORONA de la région parisienne, soit par la chambre économique France Tunisie, soit par la fondation Internationale des réseaux de soutien pour la Tunisie, soit par l’Union pour la Tunisie de Grenoble, qui a récemment ouvert un bureau sur paris et renforce ainsi la visibilité de notre collectif, ont porté sur l’aide au logement , aux soins et à la santé. Sur les aides alimentaires et recherche d’emploi sans oublier l’assistance à plusieurs jeunes majeurs qui sont arrivés en France sous le statut de mineurs isolés, et se retrouvent aujourd’hui seuls.
Il serait trop long de vous énumérer les actions menées par les associations membres de notre collectif, mais il est important de vous dire que malgré les moyens très limités dont ces structure disposent, elles n’ont pas épargné leurs efforts ni leur énergie pour se mobiliser et là il faut que je vous dise, que toutes les actions aussi modeste fussent elles, elles n’ont pas pu avoir lieu sans la générosité et l’engagement des TRE, qui dans la majorité ont répondu présents à nos appels, certains ont même accepté d’accueillir chez eux des personnes totalement démunies.
Nos associations répondent également aux appels des TRE qui leur sont orientés par les attaches sociaux de l’OTE qui travaillent dans les consulats et qui se sentent démunis face à la demande.
Depuis quelques années les associations de nos différents collectifs reçoivent des appels à l’aide des Tunisiens de l’intérieur et cela nous interpelle.
Pour l’exemple, le moi de ramadan 2021 a vu plus de 190 familles recevoir le couffin du ramadan et 160 familles recevoir le couffin de l’aid, dans les régions et les villages ruraux « les endroits que l’on a coutume d’appeler les endroits de l’ombre »..Kasserine Thala Hidra, Sakiet Sidi Youssef, Menzel Jamil Zarzouna , Le Kef , pour ne citer que ces endroits, et grâce aussi à la mobilisation de nos correspondants dans ces régions , qui n’ont pas épargné non plus leurs efforts et leur énergie. Nous avons recolté l’Equivalent de 9268 DTN
En France le collectif des Tunisiens face au corona a distribué près de 1200 couffins du ramadan. il a récolté l’équivalent de 18000 DTN pour venir en aide à ceux et celles qui ont lancé des appels à l’aide.
A Grenoble L’UPLT à toujours été mobilisée auprès des TRE , surtout les étudiants qui se sont retrouvés pris dans la spirale de la pandémie et se retrouvent sans soutien.
Comme vous le constatez les TRE n’ont jamais eu peur de retrousser les manches et de mettre les mains dans le cambouis jusqu’aux coudes.., quand il s’agit de venir en aide aux TRE les plus démunis. Et aussi de s’engager dans l’aide et le soutien aux populations démunies et en situation de détresse. Nous sommes en train de développer un réseau d’acteurs de la société civile pour nous servir d’appui et de relais dans ces endroits afin que tous les projets que nous serions amenés à élaborer avec les financeurs aillent aux publics qui en ont le plus besoin.
Question2 :
Qu’est ce que nous attendons des autorités Tunisiennes ?
1/ Qu’elles ouvrent les yeux et retrouvent leur lucidité sur l’importance du rôle des TRE dans l’aide qu’ils pourraient apporter à la Tunisie.
2/ De donner plus de respect, de considération et d’estime aux TRE comme un acteur économique et financier incontournable pour le développement de la Tunisie.
3/ D’engager un dialogue, et une concertation franche, honnête, transparente et dénuée de toute arrière pensée politicienne pour trouver le compromis nécessaire à un travail collaboratif dans l’intérêt de la Tunisie et des Tunisiens.
4/De ne plus considérer les TRE comme un pourvoyeur de Devise, les TRE disposent d’un capital humain, matériel et immatériel qui pourrait être mis à la disposition de la Tunisie.
5/ Il faut aussi arrêter de considérer les TRE comme des consommateurs qui attendent une réduction sur les billets d’avion ou de bateau. Ceci devrait faire l’objet d’une politique tarifaire assumée par Tunis air et la CTN.
6/ IL faut accorder aux TRE la place d’acteurs de changement, car que nous le voulions ou pas, le changement en Tunisie ne pourrait advenir qu’ travers les TRE qui sont le seul vecteur de ce changement tant espéré par les Tunisiens et redouté par les autorités.
7/Rendre la décentralisation des pouvoirs et la déconcentration des services effective et adossée à un partage des compétences entre l’Etat et les collectivités territoriale et permettre aux TRE d’avoir des missions de renforcement des capacités pour les élus locaux.
8/ Le dernier point et non le moindre, il faut arrêter de considérer les TRE comme des Tunisiens a l’Etranger et Etrangers en Tunisie.