
Depuis sa prise de fonction, des voix se sont élevées pour dire ce qu’elles pensaient de la nomination de Mlle Olfa Hamdi à la tête de Tunis Air. Je ne vais pas parler des rumeurs qui ont circulé sur son « CV » soit disant gonflé, et la réalité de son parcours. Je ne rentre pas dans les considérations des jugements de valeurs qui déforment le prisme de la pensée. Mon propos est un essai d’analyse psycho-sociologique qui tente de comprendre les enjeux et les conflits de pouvoirs qui ont condamné une compagnie Nationale à la paralysie, et au désastre des conséquences qui en découlent.
Certains louaient ses compétences et son savoir faire en terme de gestion de grands projets et applaudissaient des deux mains une nomination qui leur semblait pertinente. Tandis-que d’autres faisaient entendre un son de cloche différent en mettant en avant son âge, son incompétence malgré le cv impressionnant qu’elle affichait. Aujourd’hui les uns pleurent un départ Ô combien Injuste, les autres au contraire affirment que Tunis-air méritait un autre PDG plus confirmé et plus apte à encaisser les coups et peut être à avaler les couleuvres. Pour moi j’ai une autre explication qui n’est que le fruit de ma modeste analyse de la situation. Il y a des paramètres dont personne, -nonobstant le respect que j’ai pour les opinions des autres-, n’a tenu compte. Les voici ces paramètres. Mlle Hamdi a suivi des hautes études en France et aux Etats unis. Elle a été formée dans des écoles Américaines ou le management des institutions doit tenir compte plus du résultat que des hommes. Un management basé sur l’autorité, l’exigence du manager et sa capacité à avoir des résultats sans tenir compte des états d’âme des salariés et de leurs représentants, en l’occurrence aux états unis la notion de défense des droits des salariés est un euphémisme. L’école Américaine a pour devise « la compétition, la marche forcée vers les objectifs décidés, sont des leitmotivs incontournables. » Les dirigeants d’entreprises Américaines ne tiennent jamais compte de la personne, mais de ses compétences et de ce dont elle est capable d’apporter à l’entreprise et sa capacité à faire abstraction de l’affectif et presque d’une absence totale d’empathie, qui est un handicap, notamment pour les entreprises à gros enjeux économiques. Sa formation et son parcours aux Etats unis a déteint sur sa manière d’appréhender les situations qu’elle rencontre. Les autorités Tunisiennes séduites par un parcours universitaire hors norme, qui plus est détenu par une jeune femme, se sont laissées tenter et ont accepté de courir le risque d’une nomination, qui pourrait être salvatrice, au pire des cas ne ferait pas pire que les précédents.
Toutefois Mlle Hamdi , s’est a son tour laissée griser par ce poste prestigieux et s’est mise en tête de conduite la compagnie Tunis air à la hussarde , oubliant par la même occasion qu’elle n’est pas aux states, mais en Tunisie, ou le mangement des hommes et des femmes ne se fait pas à la hussarde , mais se fait plus à l’affectif, avec une tape dans le dos et un sourire séducteur. Elle n’a pas compris que le fonctionnement des institutions Tunisiennes est défini selon les affinités des personnes, et selon les approches que chacun se fait de l’intérêt personnel quand il est en opposition à l’intérêt général. Elle n’a pas compris que les syndicats ont une citadelle infranchissable à défendre coûte que coûte. Elle n’a pas compris que le rapport de force est plus politique que social. En somme elle a été nommée sans qu’elle aie les clefs de lecture de la situation de la compagnie dont on lui confiait les rênes. Elle s’est retrouvée dans un conflit de cultures professionnelles diamétralement opposées. Dans les sociétés occidentales qu’elles soient européenne ou anglo-saxonnes, la direction des hommes et l’administration des unités exige que le bon manager est celui qui sait faire adhérer les hommes à sa vision et les conduire vers les objectifs fixés. En Tunisie, c’est le manger qui doit avoir la capacité d’intégrer la vision du salarié, de son travail et en l’occurrence de son rôle à contribuer à la marche de l’institution, Il doit avoir aussi une lecture des forces en présence et de leur pouvoir de nuisance, ou de collaboration. La capacité des autorités à trancher les débats quand ils commencent à devenir inextricables, est aussi un élément à prendre en compte.
L’épisode de la harangue su un bureau au siège de la compagnie, a été interprété comme une démonstration de force de la part de la Pd-gère en face de salariés, en fin de compte ce n’était rien d’autre qu’une maladresse managériale, elle a voulu montrer sa détermination à bien faire les choses et à sortir la compagnie de l’ornière économique et financier ou elle se trouvait. Elle avait envie de montrer sa compétence et de convaincre ses interlocuteurs qu’elle était la personne qu’il fallait à la place qu’il fallait, Elle était certainement sincère mais maladroite.
Au lieu de frapper l’opinion par le pragmatisme et la volonté qu’elle affichait, elle a eu l’effet inverse, les réseaux sociaux et les journaux en ligne ne l’ont pas épargnée. Viennent ensuite les visites des aéroports de l’intérieur , et la publication des comptes rendus photos sur les pages des réseaux sociaux, sur les comtes personnels de Mlle Olfa Hamdi, après cela les visites des ambassadeurs Turk et américain ajoutent à la confusion, d’autant que la communication de Mme la pd-gère était très orientée. La publication du courrier du secrétaire général de l’UGTT sur la page facebook fût le coup de grâce salvateur qu’elle s’est donné volontairement pour mettre fin au calvaire, sa fierté était froissée et elle avait envie de redonner coup pour coup et rappeler à Mr Taboubi, qu’elle peut, elle aussi donner des coups de griffe. Aujourd’hui son court passage à la tête de Tunis-air fût un rêve inachevé pour elle, et un cauchemar pour la compagnie. Elle était plus victime que bourreau, victime d’elle-même et de son ambition débordante, victime de sa culture professionnelle qui était plus un handicap qu’un facteur de réussite, victime de la culture professionnelle d’une société en perdition, qui ne comprenait pas Le choc des cultures, et la transgression des tabous. Mlle Olfa Hamdi la pd-gère éphémère de Tunis-air s’est brulé les ailes comme un papillon attiré par le halo incandescent de la gloire.
MBA Expert PP & PS