Les informations qui nous parviennent de la Tunisie, que ce soit par le canal de la presse ecrite , ou par les medias audio-visuels, ou même par les réseaux sociaux, qui sont devenu de veritables influenceur de l’opinon publique, ne sont plus rassurantes.
Avant, elles etaient graves, mais pas, au point de nous laisser penser que la situation est devenue d’une gravité telle que l’espoir de jours meilleurs est devenu un vœux pieux :
Plusieurs facteurs se sont alignés dans le ciel de la Tunisie, comme des météorites dont la chute provoquerait des dégâts irréparables.
- La situation économique est désastreuse, et la Tunisie est déclarée par les instances mondiales de la gouvernance financière, pays insolvable, qui n’a plus la possibilité de s’endetter, ce qui est signe avant coureur d’une faillite inéluctables si cela perdure.
- La situation sociale qui est explosive depuis des semaines. Les dernières manifestations populaires de révolte et de dénonciation des conditions de vie et de misère dont souffrent les citoyens et plus particulièrement les habitants des zones rurales des régions de l’intérieur, qui se sentent aujourd’hui des oubliés de la républiques et des bannis de la société Tunisienne. Ces révoltes soulignent aussi le mépris dont souffre la jeunesse tunisienne depuis une décennie, et à qui une révolution a été confisquée.
- Des députés qui font preuve de jour en jour d’incompétence et d’insouciance quand aux difficultés qui secouent le pays du Nord au Sud et d’Est en Ouest. Par la gabegie dont il font preuve, ils ont transformé l’enceinte du parlement en une arène ou des gladiateurs de bas étages s’échangent invectives et insultes faisant fi du sentiment de l’opinion publique et des électeurs qui leur ont donné mandat. Quelle Tristesse !
- Pour couronner le tout, et comme si le pays en avait besoin, une crise constitutionnelle, est en train de poindre à l’horizon. Le chef du gouvernement, qui fût un jour l’homme lige du président de la république, entreprend un remaniement ministériel cinq mois apres avoir formé son premier gouvernement. Obeissant ainsi aux injonctions des formations politiques qui lui ont donné leur confiance, en faisant fi des concertations avec la président de la république, garant du respect de la constitution et responsable du bon fonctionnement des institutions.
- Un president de parlement qui se comporte comme le Calife de la république et qui n’a de cese de manipuler et de tirer les ficelles pour garder le contrôle de sa formation politique d’une part, et fragiliser les autres formations qu’il a réussi à charmer pour un temps d’autre part. Sa marque de fabrique est
- devenu l’art de semer la cacophonie dans la paysage politique, avec maestria. Montrer sa capacité de nuisance , est un sceau qu’il utilise pour prouver aux Tunisiens et aux adversaires qu’il a choisi d’affronter, par personnes interposées, comme le président de la république , avec qui il est en conflit ouvert, qu’il est devenu un personnage incontournable et qu’il faut compter avec lui.
- Un président de la république qui se retrouve otage de ses principes intransigeants sur l’honnêteté, la transparence, l’intégrité et la loyauté au pays et au peuple qui lui donné sa confiance à 72% des suffrages exprimés. Il se retrouve aujourd’hui en butte avec des personnes qui se refugient derriere le bouclier de la constitution.
D’un coté comme de l’autre la constitution est convoquée et utilisée selon la lecture
Que chacun en fait. La situation est très critique et n’augure rien de bon pour la Tunisie
Si une sortie honorable ne se fait jour. Ou alors comme on dit aux grands meaux les grands remèdes, il faut que le président tranche le nœud en engageant une dissolution du parlement , pour des élections législatives anticipées. Demander au peuple de se prononcer sur la modification de la constitution et du la loi électorale, par un referendum populaire, et ensuite engager des travaux pour changer de régime et donner à la troisième république des chances de réussir. Mais cette démarche représente un risque qui pourrait faire basculer le pays dans l’anarchie, si elle ne débouche pas sur le résultat escompté.
La Tunisie, les Tunisiens de l’Intérieur et de l’extérieur n’ont vraiment pas besoin d’une crise supplémentaire.
Marek AOUADI
Expert en PP & PS