La Génération de la solitude
Immigration dans le dictionnaire est « l’entrée dans un pays de personnes non autochtones qui viennent s’y établir, généralement pour y trouver un emploi. Émigration et immigration , sont les deux aspects du même phénomène. » Et migrant se dit de quelqu’un qui effectue une migration d’un endroit a un autre pour s’y établir. Les foyers de travailleurs migrants sont les endroits ou logent les gens venus s’installer en France pour y travailler. Quand au terme d’exclusion, qui est traditionnellement défini comme un retranchement, comme une interdiction que l’on signifie à des individus d’accéder à la société. Il est de nos jours passé dans le langage courant comprenant à la fois la pauvreté , le chômage et le délitement des liens sociaux.
Histoire de l’immigration en France.
Depuis le XIIIème siècle la France est un pays d’immigration. l’arrivée de main d’œuvre qualifiée dans les activités commerciales et industrielles nouvelles constitue une immigration régulière en France. Au moyen âge, la méditerranée, carrefour de trois civilisations, était un lieu de commerce important. Les croisades ont développé les échanges entre Chrétiens d’occident, Musulmans et Byzantins. Après la révolution et jusqu’à la fin du XIXème siècle , l’étranger rencontre peu de désavantage matériels , hormis les restrictions imposées par la juridiction applicable aux étrangers et qui contient des discriminations de droits civil: La loi de 1850 lui interdit d’ouvrir une école, et le décret de 1852 de diriger un journal. L’égalité en matière de droits, d’après Patrick Weil, semble compenser largement ces inconvénients, l’étranger bénéficie de tous les droits sauf les restrictions imposées par la nationalité(droit de vote), les droits politiques (élire ou être élu), et l’accès à certains emplois publics. Jusqu’au milieu du XIXème siècle , on ne saurait parler de problème d’immigration. Ce n’est que dans la seconde moitié du siècle qu’il apparait « Ptrick Weil la France et ses étrangers d’une politique de l’immigration de 1938 nos jours paris, Calmann Levy 1991, p24 ».
A partir de 1932 la question de l’accueil des travailleurs immigrés, venus en France, commence à se poser. En 1945 après la grande guerre, l’arrivée massive des étrangers pour les besoins de la reconstruction économique de la France, fait l’objet d’une réglementation pour définir le statut du travailleur immigré et fixer les autorisations à délivrer dans les domaines du travail du séjour et du logement. L’absence de qualification a de tout temps destiné l’immigré à faire le travail, le plus pénible et le moins rémunéré.
Le droit de séjour est soumis à la décision des autorités administratives. Celles-ci accordent un titre de trois, cinq ou dix ans. Le logement reste difficile d’accès à la majorité des migrants qui vivent en célibataires. Ils se contentent alors des taudis, des habitats insalubres tenus par les marchands de sommeil. L’histoire montre aussi que l’immigré est toujours soumis aux règles du marché de l’emploi et a toujours servi de force de travail de rechange au moment où le besoin d’une détente économique et sociale se fait le plus pressent.
L’ordonnance du 2 novembre 1945.
Le 2 Novembre 1945, une ordonnance fût promulguée, elle détermine à la fois les conditions d’accès à la nationalité et les conditions de l’entrée et de séjour des étrangers en France. Ordonnance selon laquelle « est considéré comme immigré tout étranger qui s’installe sur le territoire national au-delà d’une période de trois mois, de façon continue, pour une période indéterminée Patrick weil, article 6 de l’ordonnance du 2 novembre 1945, op-cit.p-89 ».
Le projet est transmis aux principaux ministres concernés par la politique de l’immigration, mais il reçoit d’importantes modifications sous la pression des ministres de l’intérieur Adrien Tixier » Adrien Tixier est nommé ministre de l’intérieur en septembre 1944 dans le Gouvernement provisoire de la République française du général de Gaulle, fonction qu’il conserve jusqu’à janvier 1946. Sa tâche consiste à rétablir la légalité républicaine dans une France désorganisée. Il révoque notamment nombre de responsables de la police et de l’administration qui avaient collaboré avec l’occupant nazi.source wikipedia », et du travail Alexandre Parodi « Ministre du Travail et de la Sécurité sociale dans le gouvernement de Gaulle entre le 9 septembre 1944 et le 21 octobre 1945, il imprime sa marque aux textes fondamentaux relatifs à la Sécurité sociale, aux comités d’entreprise et au statut de l’immigration. Il est à l’origine en 1945, dans les arrêtés Parodi, de la classification des ouvriers : manœuvres, ouvriers qualifiés et ouvriers spécialisés ; source wikipedia ». Ce dernier relevait les contradiction de l’octroi d’un permis de travail limité à une zone administrative et à une période précise alors que le titre de séjour était d’une validité plus importante. « L’étranger résidant privilégié bénéficierait d’un séjour permanent, mais ses droits en matière de travail seraient restreints. Mr Parodi soulignait la régression que constituerait ce texte » « Patrick Weil,op-cit. p-85. »
La modification pas moins de vingt fois de l’ordonnance de Novembre 1945, depuis sa promulgation, sans jamais être abrogée, montre la complexité de ce problème et la difficulté de règlementation qui s’ensuit. Jusqu’à aujourd’hui la question de l’immigration continue de soulever des désaccords et des polémiques. Si les travailleurs immigrés souffrent toujours d’un manque de reconnaissance et ont parfois du mal à faire valoir leurs droits ( vieillissement, chômage, santé, logement, culture et loisirs), la lumière de l’histoire éclaire la réalité de cette situation. Pour comprendre la politique de l’immigration en France, il est important de revenir à ce qui me parait l’élément fondateur de cette politique, qui prend sa source dans la thèse de Georges Mauco « Anthropologue, Psychanalyste. – Docteur ès lettres, diplômé de pédagogie-psychologie et de neuropsychiatrie infantile. – Spécialiste de psychopédagogie scolaire et de la psychologie des enfants et des travailleurs immigrés – 1899 – 1988. » (A suivre)