Le 03 octobre prochain, une année se sera écoulée depuis les élections législatives. Un an après et la Tunisie n’a pas encore un gouvernement stable, qui a la capacité d’engager les reformes attendues depuis bientôt une dizaine d’année.
La première tentative de former un gouvernement, a eu lieu quatre mois après les élections, ce fût un accouchement difficile. Après des tractations et des négociations compliquées au regard de la disparité des formations politiques présentes au parlement.
Une fois formé, l’équipe de Habib Jemli n’a pas résiste à l’épreuve de la confiance du parlement.
Le président de la république confia , en application de la constitution, une nouvelle fois , la tâche de former un gouvernement a une autre personnalité, qui n’a pas de formation politique représentative au parlement, et ancien candidat à la présidence de la république, n’obtenant qu’un score de 3%. Il s’agit de Mr Elyes El Fekhfekh. Un mois après, l’équipe proposée passe l’examen de la confiance au parlement. On s’est dit ça y’est, le vrai travail va commencer.
Refusant l’élargissement du gouvernement aux membres de la coalition de Qalb Tounes, élargissement qui aurait abouti a un remaniement ministériel vivement souhaité par le parti à tendance Islamiste, vu le rapprochement opéré avec la président de Qalb Tounes, le chef du gouvernement a provoqué le courroux du sage du parlement. Il donna alors l’ordre à ses apprentis d’exhumer du fond de leurs placards les dossiers de conflits d’intérêt. Le vieux marabout de Monplaisir qui tire les ficelle depuis son bureau de l’assemble représentative, exigea la démission du chef de gouvernement, qui a refusé l’élargissement de son équipe gouvernemental a un autre parti, qui n’est autre que celui du magnat de la télévision tunisienne, que certains surnomment « Le Berlusconi Tunisien. » qui depuis les élections législative fait tout pour entrer dans les grâce de ce marabout, et éviter ainsi son courroux.
En repose à la pression médiatique et populaire, ainsi que celle des soient disant députes, le gouvernement démissionna, et son chef avec. Le président de la république, nomme encore un troisième fois une personnalité consensuelle, pour former un nouveau gouvernement. Le chef du gouvernement démissionnaire, devient responsable de la gestion des affaires courantes, jusqu’à la formation d’une nouvelle équipe qui prendra le relai. Quelques jours après, il congédia tous les ministres issus des rangs du parti islamiste et redistribua les rôles au sein de l’équipe restante. S’il avait voulu régler ses comptes avec ceux qui ont demandé sa tête, il ne s’y prendrait pas autrement.
Aujourd’hui les tractations vont bon train dans le but de trouver un compromis pour un nouveau gouvernement. Le réseaux sociaux ne cessent de s’enflammer en donnant écho à tous les pronostics possibles et imaginables. Les questions qui sont sur toutes les lèvres: Ce nouveau gouvernement, sera-t- il avec ou sans les islamistes ?, sera t il composé de compétences technocrates, ou sera-t-il issu des rangs des formations politiques pressentes au parlement? , aura t il une ceinture parlementaires suffisante pour résister a tous les soubresaut propres a une régime parlement qui a l’instabilité dans ces gènes?. Mais la vrai question est celle qui consiste à dire que la Tunisie n’est pas un pays fait pour un regime parlementaire. Il lui faudrait un régime présidentiel couplé a un code électoral basé sur des listes nominales. Les élections au scrutin majoritaire ne sont pas la solution idéale, car elles pourraient aboutir a la prise en main du parlement par un seul parti, qui imposerait ses choix et conduirait le pays a une dérive dictatoriales réglementaire. Les élections à la proportionnelle ne règlent pas l’instabilité politique non plus, on constate aujourd’hui toute la difficulté
Induite au parlement par la dispersion des formations qui le composent. Il faut bien revenir à l’histoire et voire ce que la 3ème et la 4ème république en France, avaient vécu comme instabilité. La Belgique aussi ne fût pas de reste et a connu des périodes très difficiles pour former un gouvernement suite aux tensions politiques entre les partis flamands et wallons après chaque élection. La Tunisie n’est ni le Danemark, ni la Suède, ni la Finlande, ni la hollande, et encore moins la Norvège pour avoir un régime parlementaire stable et un parlement composé de formations politiques diverses, dont le seul objectif la défense de l’intérêt du pays et la sauvegarde de la dignité des citoyens. Nous sommes hélas loin de cette culture politique…..
M’barek AOUADI
Expert en politique Publiques et Politiques sociales