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L’Immigration Irrégulière

MBA

L’immigration irrégulière est devenue une culture dans les pays en voie de développement. Les populations jeunes et moins jeunes aspirant à une vie meilleure ne trouvent plus d’espoir dans leurs pays respectifs , alors ils s’engagent dans une aventure hasardeuse qui peut leur coûter la vie. Mais entre la mort ou une vie misérable , le choix est vite fait. Beaucoup de famille et faute d’espoir, encouragent leurs proches a tenter l’aventure, quitte à s’endetter pour s’assurer les services d’un passeur professionnel.

Vas, vis et deviens , telle est la devise que tout candidat à l’émigration retient, et c’est ce que la société tout entière lui inculque. Quand il n’y a plus d’avenir ni d’espoir dans le pays, le seul choix qui reste est de le quitter et le laisser aux autres. Ainsi la tentation de reconstruire sa vie ailleurs sous des cieux plus clément parait dessiner un avenir prometteur. Ainsi le regard de la société sur le migrant est encore plus critique et plus scrutateur que sur le reste des individus qui sont restés au pays. Eux au moins ils ont l’excuse d’être restés et comme les chances de s’en sortir sont mince, alors ils sont excusés car ils subissent une situation de pauvreté à laquelle ils ne peuvent rien. Par contre celui qui s’engage dans l’aventure de migrer, malheur à lui s’il rentre au pays les mains vides. Il est condamné a la réussite car la cellule familiale peut construire des chanteaux de sable sur l’aventure de l’enfant qui est parti pour faire fortune ou tout au moins pour gagner sa vie et assurer celle de sa famille restée au pays. Beaucoup d’entre eux préfèrent s’enfoncer la tété dans le sable et subir une vie de misère affective, psychologique et sociale plutôt que de rebrousser chemin et rentrer au pays, pour affronter le regard de la société et la colère de la famille qui se considère insultée et humiliée par ce fils qui n’a pas su trouver le moyen de réussir. Telle est la vie d’un migrant en situation irrégulière qui se retrouve confronté à la réalité de la vie dans les pays européens.

L’influence de la famille sur le départ et aussi sur le retour est déterminante. Lors du bilan du projet pilote d’aide aux migrants de retour, conduit dans quatre gouvernorats « Mahdia, Bizerte, Jendouba, et le grand Tunis », par des opérateurs associatifs, et financé par l’UE, l’un des opérateurs a fait part des difficultés qu’il a rencontré avec certains migrants qu’il accompagnait et qui sont rentrés, en précisant que les causes majeures de l’échec de certains projets, est la réticence des familles au retour. Quand la candidat décide de son propre chef, sans avoir au préalable échange avec sa famille, de mettre fin à son aventure migratoire et de rentrer au pays, son projet devient difficilement réalisable , car il se heurte au déni du retour de la famille. Il se retrouve donc seul à supporter le projet, le regard réprobateur de la famille dont le soutien lui fait défaut. Au bout d’un certain temps, la motivation disparait et le projet commence à péricliter. Heureusement ce n’est pas la cas e la majorité des candidats au retour, mais d’un nombre significatif d’entre eux. L’accord de la famille est important, s’il n’est pas obtenu en amont, il peut être un frein à la motivation du retour et force le candidat à se réfugier dans une attitude négative.

La spirale de l’émigration clandestine, une fois engagée, entraine les candidats dans des trajectoires dont ils ne peuvent maitriser les issues. Alors comment en sortir et reprendre son destin en main, sans pour autant se sentir coupable de vouloir s’en sortir et espérer une vie meilleure. ?

Pour permettre à la personne de se sortir par le haut , il faut imaginer des solutions partagées et établies avec les personnes elles mêmes. le travail consiste à trouver avec eux la voie qui les aide à régler le problème du chômage qui les a fait partir et de gagner dignement leur vie, sans se déjuger aux yeux de la famille et de la société.

Rencontrer le migrant  en situation irrégulière, établir avec lui le récit de sa vie , déterminer ensuite la situation sociale de la famille restée au pays, le niveau scolaire qu’il a atteint avant son départ du pays et établir les raisons précises qui ont motivé son départ.

Engager ensuite avec lui une évaluation de sa situation de migrant sans droit ni titre et mesurer les difficultés qu’il rencontre. Faire ce travail avec le concours d’une tierce personne, leur offre l’occasion de se poser les questions qu’ils n’ont pas eu le temps de se poser et qu’ils étaient loin d’en imaginer les conséquences, et de se libérer sans la crainte d’être jugés.\\

Une fois ce point fait et le diagnostic établi, on aborde avec le migrant le projet du retour et les modalités qui l’entoure et voir ensemble les étapes de sa réalisation.

La deuxième étape consiste à amener le migrant à intégrer l’idée d’un projet de retour, avec au préalable un programme de formation, qui correspond au projet, et qui lui offre la possibilité de rentrer au pays , la tête haute, avec des moyens dont il ne disposait pas au moment de son départ. Il est essentiel d’identifier les centres de formation et les acteurs qui peuvent accompagner les candidats dans leur démarche d’acquérir les moyen de réaliser leurs projets et en faire un outil de gagner leur vie et assurer un niveau de vie à leurs familles.

La troisième Étape pourrait être celle d’un bilan avec la famille au pays pour déterminer avec elle le degré de son implication dans la réussite du projet de retour du migrant. La participation active de la famille et son rôle dans l’encouragement du migrant sont très importants et peuvent peser favorablement sur la décision de celui-ci d’adhérer à la démarche d’aide au retour.

Une fois le travail des étapes précédentes établi, la dernière étape est celle de l’évaluation du coût du projet , des modalités d’accompagnement logistique en France et au pays, ainsi que celle de l’enveloppe d’aide  dont le migrant pourrait bénéficier pour le financement de son projet et les termes de la convention à établir entre lui et l’organisme financeur, ainsi que les conditions et les modalités du versement de l’aide .

Cette dernière étape demande une concertation et travail en commun au sein d’une commission mixte entre les autorités des pays Européens et les autorités Tunisiennes. Les associations Tunisiennes dans les pays de résidence, pourraient être les opérateurs chargés de l’organisation et de la coordination du dossier avec les autorités compétentes.


[1] D’après les analyses du FTDES « Forum Tunisiens des Droits Economiques et Sociaux, » l’immigration irrégulière est devenue une culture. Les Familles encouragent leurs enfants à s’y inscrire en acceptant même de financer les projet . Pour mémoire la passage par la méditerranée, vers les côtes italiennes, coûte entre 2500 et 4000 DTN. Par les côtes hispano-marocaines, ou la Turquie, le passage coûte environs entre 6000 et 8000 DTN.

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